FILEP 2011

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FILEP 2017 : discours d'ouverture du Haut représentant du Président du Faso

Mesdames et Messieurs

 

Avant tout propos, permettez-moi de vous exprimer les vives salutations, l’encouragement et le soutien du Président du Faso, Monsieur Roch Marc Christian Kaboré dont avez bien voulu solliciter le patronage, et qui m’a délégué pour le représenter à l’ouverture de cette 7e édition de notre Festival de la Liberté d’Expression et de la Presse (FILEP).

 

En son nom et au mien, je souhaite la bienvenue en terre libre du Burkina Faso aux femmes et hommes de médias, aux défenseurs des droits humains qui ont pris sur eux, cette année encore, de venir participer à cette rencontre qui est un espace d’échanges et de réflexion sur la situation de la liberté d’expression et de la presse, le droit d’accès à l’information et les conditions d’exercice du monde des médias.

 

Je m’en voudrais de ne pas renouveler ma gratitude à tous ceux qui étaient présents ici même, lorsque nous subissions le coup de force du 16 septembre 2015 qui a failli compromettre la transition politique engagée par notre pays à la suite de l’insurrection populaire de fin octobre 2014. Chacun, selon la spécificité de son média, a alerté l’opinion africaine et internationale de la forfaiture qui se tramait. Le putsch a été condamné avec la dernière énergie par les instances sous-régionales et régionales. Grâce à cette solidarité spontanée et vigoureuse, les Participants à la 6e édition du FILEP ont contribué ainsi à éviter une énième reculade à notre processus démocratique. Ils ont fait ainsi, la preuve que là où des journalistes de plusieurs pays africains sont réunis, il n’y a point de chance pour la violence de prospérer. Et qu’aucune forme de violence politique ne devrait plus être tolérée dans la marche de l’Afrique pour son renouveau. Oui, ils ont montré aux yeux du monde que les hommes et femmes de médias, réunis ici, ont pleinement conscience de leur rôle, de leur responsabilité face aux multiples périls qui guettent nos différents Etats.

 

 

Distingués Invités 

Chers participants

 

Je voudrais profiter de cette digression nécessaire pour me réjouir de la pertinence du thème de cette 7e édition du FILEP. En choisissant de réfléchir sur le thème : « Défis sécuritaires en Afrique : rôle et responsabilité des médias », vous démontrez une fois encore que vous prenez toute la mesure des problèmes véritables qui minent la marche de notre continent vers le progrès, vers un développement économique et social humain et durable. Vous vous inscrivez dans l’actualité brûlante des préoccupations des populations. Et je ne peux que m’en réjouir en tant que journaliste, engagé comme vous, dans le même combat depuis plus de trente ans maintenant.

 

Oui, pour moi, comme pour vous, le journalisme consiste essentiellement à livrer une bataille quotidienne et permanente contre toutes les formes d’inégalités et d’aliénations qui empêchent l’homme de jouir véritablement de sa liberté. Nous sommes des combattants de la liberté pour la liberté. En cela, notre métier ne devrait nous conférer point de répit, partout où nous sommes, quelle que soit la fonction que nous exerçons, la position que nous occupons.

 

Notre engagement n’a de sens que lorsqu’il nous met en face des grands défis que nos sociétés ne peuvent relever autrement qu’en accédant aux informations utiles et nécessaires pour se parler, penser, décider et agir contre les maux qui minent leur évolution. Notre engagement n’a de sens que lorsqu’il est capable d’accompagner ardemment le mouvement de conscientisation des masses, mais aussi de responsabilisation de nos dirigeants. C’est en cela que les médias, nos médias passent, non pas seulement pour de simple courroie de transmission d’information, mais des catalyseurs de l’émergence d’une conscience agissante et transformatrice de nos sociétés.  

 

 

Distingués Invités 

Chers participants

 

Comme le rappelle si bien le Comité de pilotage du Centre National de Presse Norbert Zongo, cheville ouvrière de l’organisation du FILEP, « Le Festival est le lieu privilégié pour discuter de la légitimité et du pouvoir des médias en rapport avec la gestion publique et le fonctionnement des institutions ». Pour faire le lien avec le thème de cette 7e édition, « Défis sécuritaires en Afrique : rôle et responsabilité des médias », nous sommes bien dans notre élément.

 

On ne pouvait pas trouver meilleur sujet pour questionner le rôle et la responsabilité des médias que les problèmes sécuritaires auxquels font face plusieurs Etats du Continent. De N’Djamena à Bamako, de Yaoundé à Lagos, de Niamey à Abidjan, de Dakar à Ouagadougou en passant par Lomé, Accra et Nouakchott, la sécurité des personnes et des biens n’est plus la chose la mieux partagée. Depuis que des prétendues « grandes puissances » ont orchestré la déstructuration de la Libye au nom d’intérêts économiques inavoués, c’est toute la bande sahélo-saharienne qui a été livrée comme une proie aux trafiquants et aux autres bandits de grands chemins. Les systèmes sécuritaires de nos jeunes Etats sont mis à rude épreuve. Nos populations terrorisées sont au bord du désarroi. Une telle situation ne doit pas laisser les médias indifférents. Il est urgent de trouver de nouvelles voies d’informer sans paniquer les populations, de collaborer avec les Forces de Défense et de Sécurité sans aliéner l’indépendance des médias, et dénoncer les terroristes sans courir des risques pour notre sécurité et notre intégrité.

 

 

Distingués Invités 

Chers participants

 

Nous convenons avec le comité d’organisation du 7e FILEP que dans un contexte d’insécurité virale qui se propage dans tous les pays, il est absolument impossible de poursuivre les tâches urgentes d’édification de l’Etat de droit, de démocratisation et de développement humain durable. Cette situation ayant engendré une guerre totalement asymétrique, les stratégies et les armes de nos Forces de défense et de sécurité s’en trouvent aujourd’hui sérieusement mises à rude épreuve.

 

Il nous faut imaginer une manière participative de sécuriser nos campagnes et nos villes. Il nous faut inventer une nouvelle façon de collaborer avec les Forces de défense et de sécurité. Et c’est bien ce que nous osons attendre des panels qui sont prévus par le Festival. Je ne doute pas un seul instant de la capacité des éminents participants de nous produire de très pertinentes préconisations. Rien qu’en regardant les principales questions qui sont soumises aux panélistes, je ne peux que vous encourager pour l’immense contribution que le FILEP va apporter à chacun de nos pays.

 

Avant de terminer mes propos, je voudrais vous réitérer les félicitations et le soutien du président Roch Marc Christian Kaboré qui m’a fait l’honneur de le représenter.

 

Tout en souhaitant plein succès aux panels et des rencontres fructueuses à tous les participants et invités, je déclare ouverte la 7e édition du Festival de la Liberté d’Expression et de la Presse.

 

 

 

Je vous remercie pour votre attention !



09/11/2017
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