FILEP 2011

FILEP 2011

FILEP 2009


Emrakeb Assefa, Ethiopie


 

 

Vous avez participé en 2007 à la 2ème édition du Festival International de la Liberté d'expression et de la presse (FILEP) de Ouagadougou. Qu'en avez-vous retenu ? Quelle impression vous est il resté de ce festival?

 

En effet c’était un plaisir et un honneur d’avoir participé en 2007 à la 2e édition du " Festival International de la Liberté de Presse et de la Liberté d’Expression (FILEP)" à Ouagadougou.

J’ai beaucoup appris à travers les expériences et cela a enrichi mes connaissances sur les conditions  difficiles dans lesquelles mes confrères travaillent en Afrique et les défis auxquels ils font face tous les jours. Je suis surtout arrivée à comprendre que les défis auxquels nous, journalistes en Ethiopie, faisons face sont également partagés par les journalistes à travers tout le continent, bien que ce soit à des degrés différents.

Aussi, le Festival a créé un sentiment de solidarité qui est essentiel pour le moral des journalistes participants. L’évènement a été également pour moi une première occasion de rencontrer des journalistes francophones qui travaillent en Afrique de l’Ouest et cela m’a permis de savoir que, malgré le fait que nous utilisions des langues différentes, les souffrances que nous subissons sont les mêmes. J’ai également appris le sacrifice suprême que Norbert Zongo a fait alors qu’il enquêtait sur la vérité, et l’activisme courageux des journalistes Burkinabé pour rappeler à leur pays et au monde son martyr pour la liberté de presse.  Mon impression est que le festival a été bien organisé et bien réfléchi ; il a abordé de façon fantastique les aspects informationnels et ludiques de l’évènement.

 

Le Thème de la 3ème édition est : "De Windhoek 1991 à Ouagadougou 2009 : Bilan & Perspectives de la Liberté de la Presse". Que vous inspire ce thème?

 

Le thème de la 3ème édition "De Windhoek 1991 à Ouagadougou 2009 : Bilan & Perspectives de la Liberté de la Presse" est une question opportune et cruciale qui doit être couverte en ce moment. Cela fait 18 ans que nos leaders se sont engagés à protéger la liberté de presse et d’expression.

Malheureusement, les journalistes à travers le continent continuent d’être victimes de violations de cette liberté. Ils continuent d’être menacés, harcelés, torturés et tués dans l’exercice de leur fonction  par des gouvernements répressifs. Alors, l’évènement va encore porter ces injustices à la connaissance du monde des medias et rappeler aux leaders Africains qu’ils doivent considérer nos griefs et renouveler leur engagement pour ce qu’ils ont promis il y a 18 ans.

 

Emrakeb Assefa   Ethiopie

 


03/11/2011
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Mathatha Tsédu, Afrique du Sud


 

Vous avez participé en 2007 à la 2ème édition du Festival International de la Liberté d'expression et de la presse (FILEP) de Ouagadougou. Qu'en avez-vous retenu? Quelle impression vous est il restée de ce festival?

 

Je n’avais jamais été au Burkina. Cela a donc été une expérience instructive. J’ai découvert  Norbert

Zongo et la lutte pour la liberté des medias au Burkina. J’ai pu aussi voir comment, en tant qu’Africains, nos destins sont liés quelque soit la partie du continent où l’on vit. L’impression qui m’est restée, c’est que cela a été un festival chaleureux accompagné de discours sérieux et de musique lors des soirées où l’on a vu des artistes militants qui bouleversent l’ordre établi. Une autre impression qui m’est restée, c’est la marche à 40° à l’ombre jusqu’au cimetière. Cela a été difficile mais très touchant.

 

Le Thème de la 3ème édition est : "De Windhoek 1991 à Ouagadougou 2009 : Bilan & Perspectives de la Liberté de la Presse". Que vous inspire ce thème ?

 

Je pense que le thème est pertinent, particulièrement parce que ces idéaux inscrits dans la déclaration de Windhoek demeurent aussi pertinents qu’ils ne l’étaient en 1991. Le festival de cette année ne doit pas seulement jeter un regard sur le chemin parcouru depuis 91, mais développer des stratégies pour la mise en œuvre de la déclaration partout sur notre continent.

 

Mathatha Tsédu 

 


03/11/2011
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Latif coulibaly

 

 

- 2ème édition du Filep du 11 au 14 avril 2007, thème : « Sauver la liberté d’Expression et de la Presse pour renforcer la démocratie ».

-  3ème édition du FILEP du 4 au 7 novembre 2009, thème : « De Windhoek 1991 à Ouagadougou 2009 : Bilan  & Perspectives de la Liberté de la Presse »

    1) Vous avez participé en 2007 à la 2ème édition du Festival International de la Liberté d’expression et de la presse (FILEP) de ouagadougou.

Qu’en avez-vous retenu ? Quel impression vous est il restée de ce festival ?

  J’ai eu le privilège de participer effectivement au festival de 2007 (deuxième édition). Cette rencontre fut, à tous points de vue, un grand moment d’échanges et de réflexions engagé avec beaucoup de sérieux et de conviction autour de la liberté d’expression et de la pratique du journalisme dans le contexte particulier de notre continent où les obstacles artificiels, entretenus volontairement  laissent peu de marges de manouvres aux professionnels qui par miracle arrivent tant bien que mal à faire leur travail, en risquant tous les jours vie tous les jours sur tous les terrains de reportage. En tout état de cause, le Filep ne peut laisser personne indifférent, les responsables de cette rencontre ont su, avec intelligence et avec un sens élevé de la responsabilité, trouver un cadre et un moment pout amener les professionnels des médias du continent à parler de façon opportune de leur métier. C’est donc dire que le Filep laisse naturellement une forte impression à tous les participants qu’il regroupe, en raison essentiellement de son caractère novateur et sensiblement différent, du point de sa méthodologie de travail et des débats qu’il engage, des rencontres habituellement organisées sur notre continent et réunissant les journalistes.

  2) Le Thème de la 3ème édition est : « De Windhoek 1991 à Ouagadougou 2009 : Bilan  & Perspectives de la Liberté de la Presse ».

Il me semble qu’il s’agit là de faire un bilan, en examinant la marche de l’histoire des médias en Afrique, depuis la conférence de 1991, et  en mettant à la lumière du jour  les progrès réalisés et les échecs enregistrés sur le continent, en matière de pratique de la liberté de presse. Pour mieux comprendre la problématique ainsi posée, il suffit d’évaluer à cet effet  la conduite des différents projets démocratiques en cours dans nos différents pays. Ma conviction est forte à cet égard : la liberté de presse est une composante essentielle de la démocratie, elle en est à la fois le symbole marquant et le  barométre le plus fiable pour établir la nature et la consistance d’une démocratie. Sous ce rapport, il suffit de relever les terribles reculs notés dans la construction des systèmes démocratiques sur notre continent, depuis le printemps des transitions démocratiques, ayant eu cours un peu partout sur l’ensemble du continent africain, pour constater que  le bilan  est assez peu reluisant. On ne peut pas faire dans un nihilisme absurde,  pour dire que rien n’a avancé. On ne peut  non plus se montrer naïfs  et complaisants,  en tenant compte  des réalités qui nous entourent, pour prétendre que les résultats ont été à la hauteur des immenses espoirs et des  rêves nourris à l’aube des années 90.  L’euphorie de Windhoek a vite fait de céder le pas à la désillusion. Les perspectives qui s’offrent à nous, au début de cette première décennie de ce nouveau millénaire, s’apprécieront naturellement à la lumière de la conduite des différents projets démocratiques initiés ici et là, sur un continent dont les dirigeants se révèlent chaque jour plus retords et plus réfractaires à l’avènement d’un authentique Etat de droit,  privilégiant les institutions sur les hommes. Les perspectives qui se présentent en matière de liberté de presse sur notre continent sont celles que nous dessinent les différentes évolutions politiques et démocratiques marquant l’Afrique.

Que vous inspire ce thème ?

  Le thème proposé est certes passionnant, du point de vue du débat théorique. Il est aussi pertinent du point de vue de l’actualité du sujet débattu. Il renferme cependant un piège méthodologique difficilement évitable : comment éviter de conduire un débat de plus, une discussion ressassant des lieux communs et prolongeant les sempiternelles lamentations des professionnels, s’apitoyant sur le manque de moyens et sur  l’absence de conditions de travail acceptable pour les médias. Les débats qui seront  engagés  gagneraient  alors à réfléchir sur les conditions de l’avènement,  partout dans nos pays,  d’un cadre normatif cohérent et  d’un modèle économique viable, ayant comme finalité la construction d’un système médiatique digne des ambitions, des désirs de liberté et des aspirations démocratiques  des peuples du continent

 

Latif coulibaly

 


03/11/2011
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The International Festival for Freedom of Expression and the Press Declaration (FILEP)

 

 

We, the participants to the International Festival for Freedom of Expression and the Press, whose theme is « From Windhoek 1991 to Ouagadougou 2009: Outcome & prospects of the press freedom » organised at Ouagadougou (Burkina Faso) from 4th to 7th November 2009,

Recalling the Universal Declaration of Human Rights,

Recalling the provisions of the International Pact on civilian and political rights,

Recalling the African Charter on Human and Peoples' Rights,

Recalling the African Charter on Democracy, Elections and Governance,

Recalling the Declaration on the Principles of Freedom of Expression in Africa

1.         Declare the following:

2.         In accordance with the spirit of Article 19 of the Universal Declaration of Human Rights, the creation, the maintainance and the reinforcing of an independent press, that is pluralist and free, are essential for progress and preservation of democracy in a country,  as well as for economic growth;

3.         By independent press,  should be understood a press on which public power does not exercise any political or economic influence, as well as the control by the press of the equipment necessary for the production and distribution of newspapers, magazines and periodical publications;  

4.         By pluralist press, should be understood the ending of monopolies of any kind on radio and television waves and the existence of the largest possible number of newspapers, magazines, and periodical publications, reflecting the largest  possible spectrum of points of views within the  community;

5.         The increasing number of African countries where there is the existence of a democracy based on a multiparty system, is highly appreciated as it createsa favourable climate for the development of a pluralist and independent press;

6.      Freedom of speech is an essential component for democracy; it is both a symbol of democracy and the most accurate barometer to establish the nature and the consistency of democracy;  

7.         In Africa today despite the progress in democracy observed in some countries, there are unfortunately some serious violations in many others; 

8.       The violations of democracy taking place in various countries are threats to the exercise of the freedom of speech and of the press; and in particular, journalists and editors are still facing repression:  assassinations, abusive arrests, detentions and censorship. Their activities are hindered by different types of political and economic pressures as, among others, restrictions on the supply of newsprint for printing newspapers, prior authorisation restricting the freedom of publication, restrictions on the issuing of visas,  stopping journalists from travelling from one country to another, restriction on free exchange of news and information, restriction on the free flow of newspapers within and outside national boundaries;

9.         Many journalists and editors are in jail in Africa and 144 journalists have been killed by exercising their duties between 1991 and 2009;

10.      African states who have detained journalists because of their professional activities, should in order to show how sincere they are, free them from jail without any delay. Journalists who have been obliged to leave their countries should be free to return to their respective homes and to resume their professional activities; 

11.      The governments of African countries where journalists have been assassinated should put everything in place for light to be shed on these assassinations by an impartial and independent justicial methods;

12.      The African Union Summit of Heads of States and Government should include in the agenda of its next session, the adoption of a Protocol to the African Chart of Human and People's Rights dealing with  freedom of speech and press;

13.      African States are encouraged to ratify the African Charter on Democracy, Elections and Governance within the time limit.

14.      For Freedom of Expresion, to be more effective, political leaders have to put in place economic models that can foster the effective development of media.

 

Done in Ouagadougou the 6 November 2009

    The participants

 


03/11/2011
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Déclaration du Festival International de la Liberté d’Expression et de la Presse (FILEP)

 

Nous, les participants au Festival International de la Liberté d’Expression et de  la Presse dont le thème est « De Windhoek 1991 à Ouagadougou 2009 : Bilan  & Perspectives de la Liberté de la Presse » organisé à Ouagadougou (Burkina  Faso) du 4 au 7 novembre 2009,

Rappelant la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme,

Rappelant le pacte International relatif aux droits civils et politiques,

Rappelant la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples,

Rappelant la Charte  africaine  de la Démocratie, des élections et de la Gouvernance,

Rappelant la Déclaration de Principes sur la Liberté d’Expression en Afrique

 

  1. Déclarons ce qui suit :
  2. Conformément à l'esprit de l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, la création, le maintien et le renforcement d'une presse indépendante, pluraliste et libre sont indispensables au progrès et à la préservation de la démocratie dans un pays, ainsi qu'au développement économique;
  3. Par presse indépendante doit s'entendre une presse sur laquelle le pouvoir public n'exerce ni emprise politique ou économique ni contrôle du matériel et des équipements nécessaires à la production et à la diffusion de journaux, magazines et périodiques;
  4. Par presse pluraliste doit s'entendre la suppression des monopoles de tous genres sur les ondes radiophoniques et télévisuelles et l'existence du plus grand nombre possible de journaux, magazines et périodiques, reflétant l'éventail le plus large possible des points de vue de la communauté;
  5. L'évolution actuelle d'un nombre croissant de pays africains vers la démocratie fondée sur le multipartisme est hautement appréciée et crée un climat favorable à l'éclosion d'une presse indépendante et pluraliste;
  6. La liberté de presse est une composante essentielle de la démocratie, elle en est à la fois le symbole marquant et le  baromètre le plus fiable pour établir la nature et la consistance d’une démocratie;
  7. Dans l’Afrique d’aujourd’hui, en dépit des avancées démocratiques constatées dans quelques pays, l’on assiste malheureusement à un véritable recul démocratique dans de nombreux autres pays,
  8. Les reculs démocratiques constatés ici et là mettent en péril l’exercice de la liberté d’expression et de la presse, en particulier journalistes et éditeurs sont encore en butte, dans de nombreux pays, à la répression -- assassinats, arrestations, détentions et censure -- et leur activité est entravée par toutes sortes de pressions politiques et économiques: restrictions à la fourniture du papier journal, autorisations préalables limitant la liberté de publication, restrictions de la délivrance de visas affectant la liberté de déplacement des journalistes, restriction du libre échange des nouvelles et de l'information, limitation de la libre circulation des journaux à l'intérieur et à l'extérieur des frontières nationales ;
  9. De nombreux journalistes et éditeurs sont actuellement détenus dans des prisons africaines et 144 journalistes ont été tuées dans l’exercice de leur profession entre 1991 et 2009.

     10. Les États africains qui ont incarcéré des journalistes du fait de leur activité professionnelle devraient, pour témoigner de leur bonne foi, les libérer sans tarder. Les journalistes qui ont été obligés de quitter leur pays devraient être libres d'y retourner et de reprendre leurs activités professionnelles.

 

      11. Les gouvernements des Etats africains où des journalistes ont été assassinés, doivent tout mettre en œuvre  afin qu’une justice indépendante et impartiale  établisse la lumière sur ces assassinats

      12. La Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine devrait inscrire à l’ordre du jour de sa prochaine session l’adoption d’un Protocole  à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples portant sur la liberté d’expression et de la presse,

      13.  Les Etats africains sont  encouragés à  ratifier la Charte africaine de la Démocratie, les Elections et la Gouvernance dans les meilleurs délais,

      14.  Pour rendre plus effective la liberté de presse, les gouvernants doivent travailler à la construction de modèles économiques susceptibles de favoriser un développement effectif des medias.

 

 


03/11/2011
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