Latif coulibaly
- 2ème édition du Filep du 11 au 14 avril 2007, thème : « Sauver la liberté d’Expression et de la Presse pour renforcer la démocratie ».
- 3ème édition du FILEP du 4 au 7 novembre 2009, thème : « De Windhoek 1991 à Ouagadougou 2009 : Bilan & Perspectives de la Liberté de la Presse »
1) Vous avez participé en 2007 à la 2ème édition du Festival International de la Liberté d’expression et de la presse (FILEP) de ouagadougou.
Qu’en avez-vous retenu ? Quel impression vous est il restée de ce festival ?
J’ai eu le privilège de participer effectivement au festival de 2007 (deuxième édition). Cette rencontre fut, à tous points de vue, un grand moment d’échanges et de réflexions engagé avec beaucoup de sérieux et de conviction autour de la liberté d’expression et de la pratique du journalisme dans le contexte particulier de notre continent où les obstacles artificiels, entretenus volontairement laissent peu de marges de manouvres aux professionnels qui par miracle arrivent tant bien que mal à faire leur travail, en risquant tous les jours vie tous les jours sur tous les terrains de reportage. En tout état de cause, le Filep ne peut laisser personne indifférent, les responsables de cette rencontre ont su, avec intelligence et avec un sens élevé de la responsabilité, trouver un cadre et un moment pout amener les professionnels des médias du continent à parler de façon opportune de leur métier. C’est donc dire que le Filep laisse naturellement une forte impression à tous les participants qu’il regroupe, en raison essentiellement de son caractère novateur et sensiblement différent, du point de sa méthodologie de travail et des débats qu’il engage, des rencontres habituellement organisées sur notre continent et réunissant les journalistes.
2) Le Thème de la 3ème édition est : « De Windhoek 1991 à Ouagadougou 2009 : Bilan & Perspectives de la Liberté de la Presse ».
Il me semble qu’il s’agit là de faire un bilan, en examinant la marche de l’histoire des médias en Afrique, depuis la conférence de 1991, et en mettant à la lumière du jour les progrès réalisés et les échecs enregistrés sur le continent, en matière de pratique de la liberté de presse. Pour mieux comprendre la problématique ainsi posée, il suffit d’évaluer à cet effet la conduite des différents projets démocratiques en cours dans nos différents pays. Ma conviction est forte à cet égard : la liberté de presse est une composante essentielle de la démocratie, elle en est à la fois le symbole marquant et le barométre le plus fiable pour établir la nature et la consistance d’une démocratie. Sous ce rapport, il suffit de relever les terribles reculs notés dans la construction des systèmes démocratiques sur notre continent, depuis le printemps des transitions démocratiques, ayant eu cours un peu partout sur l’ensemble du continent africain, pour constater que le bilan est assez peu reluisant. On ne peut pas faire dans un nihilisme absurde, pour dire que rien n’a avancé. On ne peut non plus se montrer naïfs et complaisants, en tenant compte des réalités qui nous entourent, pour prétendre que les résultats ont été à la hauteur des immenses espoirs et des rêves nourris à l’aube des années 90. L’euphorie de Windhoek a vite fait de céder le pas à la désillusion. Les perspectives qui s’offrent à nous, au début de cette première décennie de ce nouveau millénaire, s’apprécieront naturellement à la lumière de la conduite des différents projets démocratiques initiés ici et là, sur un continent dont les dirigeants se révèlent chaque jour plus retords et plus réfractaires à l’avènement d’un authentique Etat de droit, privilégiant les institutions sur les hommes. Les perspectives qui se présentent en matière de liberté de presse sur notre continent sont celles que nous dessinent les différentes évolutions politiques et démocratiques marquant l’Afrique.
Que vous inspire ce thème ?
Le thème proposé est certes passionnant, du point de vue du débat théorique. Il est aussi pertinent du point de vue de l’actualité du sujet débattu. Il renferme cependant un piège méthodologique difficilement évitable : comment éviter de conduire un débat de plus, une discussion ressassant des lieux communs et prolongeant les sempiternelles lamentations des professionnels, s’apitoyant sur le manque de moyens et sur l’absence de conditions de travail acceptable pour les médias. Les débats qui seront engagés gagneraient alors à réfléchir sur les conditions de l’avènement, partout dans nos pays, d’un cadre normatif cohérent et d’un modèle économique viable, ayant comme finalité la construction d’un système médiatique digne des ambitions, des désirs de liberté et des aspirations démocratiques des peuples du continent
Latif coulibaly
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