FILEP 2011

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FILEP 2017


FILEP 2017 : les participants lancent un appel contre l'impunité depuis Sapouy

L’Appel de Sapouy contre l'impunité  

Le 13 décembre 1998 le corps de notre confrère Norbert Zongo a été retrouvé calciné dans sa voiture, avec trois de ses compagnons, ici même à Sapouy, en ces lieux précisément, à une centaine de kilomètres de Ouagadougou. Sous la pression du peuple burkinabè et des défenseurs des droits de l’Homme et de la liberté de la presse, le régime d’alors avait mis en place en janvier  1999, une Commission d’enquête indépendante (CEI). Les conclusions de cette commission indiquent clairement que Norbert Zongo a été assassiné pour des motifs purement politiques parce que l’intrépide journaliste d’investigation dérangeait par ses révélations sur la mort de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, petit frère du Président Blaise Compaoré.

Six suspects sérieux ont été identifiés. Tous des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). En janvier 2001, la justice burkinabè procède à l’unique inculpation de l’Adjudant Marcel Kafando « pour assassinat et incendie volontaire ».

Ce militaire peut-il avoir agi sans l’aval de ses supérieurs hiérarchiques aussi bien politiques que militaires ? Assurément non !

Non satisfait de ne rien faire pour que la lumière soit faite sur ce dossier de crime, la Justice en collision avec l’Exécutif politique a rendu le 18 juillet 2006 une ordonnance de non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo, abandonnant ainsi donc toute poursuite contre l’unique inculpé Marcel Kafando qui, lui-même, décédera plus tard le 23 décembre 2009. Deux autres suspects sérieux sont déjà morts.

François Compaoré, qui avait été entendu par le juge d’instruction comme simple « témoin », n’avait jamais fait l’objet de poursuites.

Ce n’est qu’à la faveur des changements politiques majeurs qu’a connu le Burkina Faso en 2014 avec la fuite de Blaise Compaoré, que François Compaoré, celui qu’on présentait comme « le petit président », a été inculpé et mis sous le coup d’un mandat d’arrêt international en mai 2017.

Le 29 octobre 2017, il sera interpellé à l’aéroport Roissy Charles- De-Gaule à Paris en France avant d’être relâché le lendemain et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire français sauf sur autorisation spéciale de la justice.

En mars 2014, la Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples basée à Arusha en Tanzanie, saisie de cette affaire Norbert Zongo, conclut que « l’Etat défendeur n’a pas agi avec la diligence due dans la recherche, la poursuite et le jugement de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons. La cour note en conséquence que l’Etat défendeur a violé sur cet aspect le droit des requérants à ce que leur cause soit entendue par les juridictions nationales tel que garanti par l’article 7 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples».

Au regard de tout ce qui précède, tout en fondant l’espoir que la vérité  finira enfin de triompher sur le lâche assassinat de notre confrère et de ses trois compagnons que sont Ablassé Nikiéma, Blaise Ilboudo, Ernest Zongo, les participants à la 7ème édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP), réunis du 8 au 11 novembre 2017 à Ouagadougou,

1-   Appellent l’Etat burkinabè à tout mettre en œuvre pour une diligence dans la procédure judiciaire et dans ce sens, à ne ménager aucun  effort pour l’extradition de François Compaoré, le principal inculpé dans ce crime odieux et imprescriptible.

2-   Appellent la Justice burkinabè à se réconcilier avec son Peuple et la marche de l’Histoire, elle qui bénéficie aujourd’hui d’un cadre juridique et économique favorable à son indépendance grâce au sacrifice dû à l’Insurrection populaire. 

3-   Appellent le Peuple burkinabè, la Presse, les défenseurs des droits de l’Homme au Burkina Faso, en Afrique et dans le monde à maintenir la pression pour la lumière et la justice pour Norbert Zongo et ses trois compagnons.

 

19 ans d’impunité, ça suffit !

Vive la liberté de la presse !

Justice pour Zongo !

 

Sapouy, le 11 novembre 2017


11/11/2017
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Journalisme d’investigation : Emmanuel Mayah, Sebgo d’or du Prix Norbert Zongo 2017

Une soirée gala de remise de prix a eu lieu le 11 novembre 2017 au Mess des officiers de Ouagadougou dans le cadre de la 7e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP). A l’occasion, le Prix d’excellence Norbert Zongo en journalisme d’investigation, le Prix de la meilleure journaliste burkinabè 2017 et celui en photojournalisme ont été remis aux différents lauréats.

Concernant le Prix Norbert Zongo, c’est Clémence Tuina de la Radio nationale du Burkina qui a été primée en catégorie radio pour son reportage »Esclave un jour, esclave pour toujours ». Elle a reçu une enveloppe de 1 million de F CFA, un trophée et une attestation. En pressé écrite, le lauréat est Emmanuel Mayah du Nigeria pour une enquête sur le martyre des Biafrais (voir encadré). Une enveloppe de 1 million de F CFA, un trophée et une attestation ont été remis à sa représentante. Cette dernière est restée sur le podium pour recevoir pour le même journaliste nigérian le Sebgo d’or qui récompense la meilleure des œuvres en compétition dans toutes les catégories. Une autre enveloppe de 1 million de F CFA, un autre trophée et une autre attestation sont tombés dans son escarcelle.

Deux prix d’encouragement de 500 000 F CFA chacun ont été donnés à deux journalistes de télévision dont toutes les œuvres de la catégorie ont été disqualifiées. Il s’agit de Christian Loka du Cameroun et de Patrick Mayoyo du Kenya.

Du côté du Prix de la meilleure journaliste burkinabè, la lauréate de 2017 est Habibata Wara de Carrefour Africain (le mensuel des Editions Sidwaya) pour son reportage intitulé « Logements sociaux de Bassinko : l’arnaque sous couvert de bonnes intentions ». Elle a reçu une enveloppe de 1 million de F CFA, un trophée et une attestation. Le jury, qui a travaillé sur 19 œuvres, a décerné une mention spéciale à Clémence Tuina qui a reçu, pour ce faire, d’une enveloppe de 500 000 F CFA et d’une attestation.

La soirée de remise a débuté par la proclamation du palmarès du Prix en photos de presse et caricatures. A ce niveau, l’unique prix en photojournalisme est revenu à Adjata Kaboré, photographe indépendante, pour sa photo légendée « Tu ne filmes pas ». Elle a reçu 400 000 F CFA et une attestation. Des prix d’encouragement ont été décernés à chacun des deux caricaturistes qui ont fait acte de candidature.

S.D 


11/11/2017
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FILEP 2017 : les motions et les recommandations du colloque

Au terme de trois jours de travaux, les participants au colloque de la 7e édition du Festival international de la liberté d'expression et de la presse (FILEP) ont adopté les motions et les recommandations suivantes : 

 

I - Motion aux gouvernants burkinabè et français

-          Considérant l’inculpation de François Compaoré dans l’assassinat, le 13 décembre 1998, du journaliste Norbert Zongo ;

-          Considérant l’évolution lente du dossier judiciaire de l’affaire Norbert Zongo (19 ans sans procès) ;

-          Vu le lancement d’un mandat d’arrêt international contre François Compaoré, son interpellation le 29 octobre 2017 en France puis sa relaxe le lendemain ;

Nous, participants à la 7e édition du Festival International de la Liberté de la Presse (FILEP), exigeons des autorités politiques et judiciaires burkinabè et françaises l’extradition de François Compaoré au Burkina Faso pour répondre devant la justice la lumière soit enfin faite sur l’assassinat de Norbert Zongo.

 

Ouagadougou, le 10 novembre 2017

 

Les participants

 

II - Motion de soutien aux journalistes emprisonnés ou contraints à l’exil du fait de la couverture des attaques terroristes et des conflits armés

 

- Considérant le droit du public à l’information ;

- Considérant le devoir de donner la parole à toutes les parties impliquées dans les conflits ;

Nous, participants à la 7e édition Festival International de la Liberté de la Presse (FILEP) :

- apportons notre soutien au journaliste Ahmed Abba, aux sept confrères camerounais actuellement jugés devant les tribunaux militaires, aux journalistes burundais emprisonnés ou contraints à l’exil,

- exigeons leur libération sans condition, le retour des exilés dans leurs pays et la garantie de la sécurité pour les confrères dans l’exercice de leur profession

 

Ouagadougou, le 10 novembre 2017

 

Les participants

 

III - Recommandation pour la protection des journalistes

 

- Considérant le droit fondamental à la liberté d’expression et de presse ;

-  Vu les menaces et exactions contre les journalistes  dans l’exercice de leur métier  dans les zones de conflits ;

-  Considérant les multiples cas d’emprisonnement ou d’exil forcé de journalistes du fait de l’exercice de leur profession ;

Nous, participants à la 7e édition du Festival International de la Liberté de la Presse (FILEP) :

- recommandons aux  Etats africains d’assurer la protection des journalistes  qui couvrent les attaques terroristes et les zones de conflits ;

- exhortons tous les journalistes à cultiver et à développer la confraternité et le reflexe d’alerter les opinions de leurs pays respectifs sur les cas d’atteinte à la liberté d’expression et l l’intégrité physique et morale des journalistes

 

Ouagadougou, le 10 novembre 2017

 

Les participants

 

IV.1 - Recommandation sur l’accès aux sources d’information à l’endroit des FDS et des autorités

 

- Considérant le droit du public à l’accès à l’information ;

- Considérant le contexte d’insécurité et de terrorisme dans nos pays ;

- Considérant les tentatives des pouvoirs publics de contrôler l’information publiée ou diffusée par les journalistes,

Nous, participants à la 7e édition du Festival International de la Liberté de la Presse (FILEP), recommandons un libre accès des journalistes aux sources d’information sur les défis sécuritaires et aux zones de conflit.

 

Les participants

 

Ouagadougou, le 10 novembre 2017

 

IV.2 - Recommandation pour la formation des journalistes

 

- Considérant la récurrence des attaques terroristes ;

- Vu la spécificité de la couverture des conflits armés et des attaques terroristes ;

- Vu les tentatives de manipulation des journalistes par les groupes terroristes et les pouvoirs publics

Nous, participants de la 7e édition du Festival International de la Liberté de la Presse (FILEP), recommandons la formation des journalistes

 

Ouagadougou, le 10 novembre 2017

 

Les participants


10/11/2017
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FILEP 2017 : rideaux sur le colloque

Le colloque de la 7e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) a pris fin le 10 novembre 2017 à Ouagadougou. C’est le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, qui a présidé la cérémonie de clôture de l’activité phare du festival biennal placé cette année sous le thème « Défis sécuritaires en Afrique : rôle et responsabilité des médias ».

La cérémonie de clôture a été l’occasion de revenir sur les temps forts du colloque à travers la lecture du rapport de synthèse des travaux marqués essentiellement par des communications sur le thème général. Dans les détails, Dans les détails, des panels ont porté, par exemple, sur des thèmes comme « Les Etats africains face au phénomène terroriste : regards croisés sur les situations des pays de la bande sahélienne » avec des focus sur le Niger et le Mali, « Les Shebab et Boko Haram : la terreur de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre », « Faillite de l’Etat et insécurité chronique en Afrique » avec un accent sur le Burundi, la Centrafrique, la République démocratique du Congo (RDC).

Les participants au colloque ont pris des recommandations et des motions. Au titre des recommandations, il y a la formation des journalistes et leur protection, l’accès aux sources d’information. Côté motions, il y a l’extradition de François Compaoré au Burkina et le soutien aux journalistes emprisonnés ou contraints à l’exil du fait de la couverture des attaques terroristes et des conflits armés.

Dans son discours de clôture, le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, s’est réjoui que la présente édition se déroule tranquillement son programme contrairement à celle de 2015 qui a été interrompue par le coup d’Etat du 16 septembre. Il a affirmé la disponibilité de la représentation nationale à soutenir les prochaines éditions du FILEP. Pour cela, M. Sakandé a souhaité l’établissement d’un partenariat entre les organisateurs du festival et l’Assemblée nationale.

Certes, le colloque est fini, mais le FILEP continue. En effet, d’autres activités sont au programme. Il s’agit de la soirée gala de remise des Prix Norbert Zongo du journalisme d’investigation,  de la Meilleure journaliste burkinabè et de celui en photojournalisme. Il y a également le recueillement à Sapouy, lieu de l’assassinat de Norbert Zongo, le 11 novembre 2017. Et le concert de clôture, dans la même soirée, avec des artistes-musiciens comme Smockey, Almamy KJ, Nourat, Elie Kamano.     

 

S.D   


10/11/2017
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Filep 2017 : 17 photos en compétition pour le Prix en photojournalisme

Le vernissage de l’exposition photos et caricatures de la 7è édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) a eu lieu, dans l’après-midi du 8 novembre 2017, au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ). C’était en présence des journalistes venus des pays de l’Afrique pour ce festival biennal. Selon Aboubacar Sanfo, président de la commission Exposition photos et caricatures du 7e FILEP, 17 photos de 7 candidats sont en compétition pour le Prix en photojournalisme.

L’exposition comporte deux parties : une partie compétions et une autre hors compétition. Les photos en compétition exposées sont en rapport avec le thème du festival à savoir « Défis sécuritaire en Afrique : rôle et responsabilité des médias ». Un jury de trois membres va plancher sur les œuvres en compétition et déterminer la meilleure. Son auteur sera primé le 10 novembre, au cours d’une soirée de remise de prix, avec 400 000 F CFA et une attestation

«  Chaque candidat avait la possibilité de déposer trois œuvres. Nous n’avons malheureusement pas eu beaucoup d’œuvres dans la catégorie caricatures », a souligné M. Sanfo. Cette compétition a donc été annulée. L’objectif de l’exposition photos est de permettre aux photojournalistes de participer au débat, la photo étant un élément très important dans un article de presse.

Les œuvres hors compétition sont au nombre de trente et proviennent des trois photojournalistes.

B.K


09/11/2017
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